J'ai voté à gauche.
Très à gauche.
Autant dire que je me sens un peu esseulée et en gueule de bois ce matin en me réveillant dans un pays et une Europe qui ont massivement voté à droite et à l'extrême droite.
Pour moi, le vote à gauche s'est toujours imposé comme celui qui correspondait le plus à mes valeurs et au monde que je veux léguer à mes enfants.
Mais je me rends compte que nous vivons tous et toutes dans une bulle autarcique, où chaque communauté, classe, engeance, parti, tendance, industrie... s'exclut des autres et s'en protège. Il est donc bien surprenant de se rendre compte que bon nombre de gens ne pensent pas du tout comme nous et ont une vision de la vie et du monde très différente de la nôtre et de notre cercle proche.
Loin d'élargir les horizons, la société moderne ultraconnectée et ultrapolarisée ne nous a pas ouvert.e.s au monde, mais nous a cantonné.e.s dans un cercle devenu vicieux ou ne nous adressons qu'à celleux dont les idées sont déjà les nôtres, celleux qui sont déjà d'accord avec notre propos, celleux qui nous confortent dans nos idées préconçues.
Et si cela vaut pour moi, la femme de gauche libertaire ouverte d'esprit, qu'en est-il donc de celleux qui votent un peu ou beaucoup à droite ?
Quel est donc leur degré d'exposition au monde et à sa diversité et aux "wokes" qui tiennent les discours de gauche qui les agacent tant et leur font tellement peur ? Et quel est le nôtre, aux circonstances qui justifient un vote de droite ou d'extrême droite ?
Si toute cette triste histoire nous apprend quelque chose, c'est bien que c'est dans le véritable brassage des idées au quotidien et le mélange des genres, des positions, des métiers, des visions et des philosophies que l'on enrichira nos sociétés européennes, pas dans le repli sur soi.
Et cela vaut autant pour la droite que pour la gauche, qui se prend aujourd'hui une bien violente claque dans la tronche.
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