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Photo du rédacteurValérie Gillet

Liberté, liberté chérie.

Dernière mise à jour : 28 janv. 2022



Plus je vieillis dans mon célibat endurci, plus la propension des hommes casés à vivre des existences parallèles m’interpelle. Si je peux comprendre, pour l’avoir moi-même pratiquée, que la vie maritale n’est pas toujours une partie de plaisir, je m’étonne qu’on se l’impose si on n’a pas l’intention de jouer la carte, pas tant de la fidélité, mais de la transparence. Au-delà d’une monogamie traditionnelle peut-être illusoire et obsolète, c’est bien de responsabilité et de consentement qu’il s’agit.


Il y a quelques semaines, j’ai écouté un reportage sur France Culture qui donnait la parole à des hommes infidèles récidivistes. Ils y expliquaient leurs raisons, leurs pulsions et surtout l’impact psychologique de leur infidélité.


Quelques morceaux choisis et ce qu’ils m’inspirent :


« L'alcool aidant, le soir, j'ai cédé à ses avances et je me suis laissé faire. » C’est l’alcool. Mon pénis est tombé tout seul dans le vagin de cette Jezebel.


« Je ne trouvais plus dans mon couple ce qui m'avait plu au début chez cette femme. Il n'y avait plus le désir et le plaisir charnel, c'est-à-dire qu'on n'avait quasiment plus de relations sexuelles. Elle avait décidé de devenir maman plutôt qu'épouse. Je me suis senti délaissé. » Ma femme privilégiait ses responsabilités de mère au lieu de prendre soin de moi comme d’un enfant. En lingerie Chantal Thomass.


« Ma femme, ce n'était pas une partenaire sexuelle. Car je considère que le sexe et l'épanouissement sexuel peuvent se trouver ailleurs que dans le couple. » Party dans le dos de la légitime, qui entretient le foyer que l’on retrouve, la queue littéralement entre les jambes, après chaque escapade.


« Je pense que mes relations étaient longues parce que j'allais voir ailleurs. » C’est un service que monsieur rend à madame. Sans lui leur couple aurait déjà implosé il y a bien longtemps. Elle devrait le remercier de lui avoir refilé la chlamydia lors de leur rapport sexuel trimestriel.


En gros, pour les trompeurs compulsifs, c'est toujours l'autre qui pousse à l'infidélité.


Et ces discours pseudo libertaires m'insupportent de plus en plus.


En « couple libre »

Ce n’est pas de la monogamie ni du mariage traditionnel dont je fais l’apologie ici, mais plutôt du consentement. Chaque couple a sa manière de fonctionner, en exclusivité ou pas. Si chacun s’y retrouve, grand bien fasse à tout le monde.


En revanche, ce qui m’écœure dans le comportement de bon nombre « d’hommes modernes » en « couple libre », c’est qu’il n’y a qu’eux qui sont libres, justement. Dans l’écrasante majorité des cas, les compagnes ne sont pas au courant de ce que fabrique leur moitié, et on ne leur demande leur avis ni a prio- ni a posteriori.

Il est d’ailleurs révélateur d’observer la réaction de ces messieurs lorsque la question leur est directement posée : « Mais ta femme aussi va voir ailleurs ? Elle est au courant que tu vois d’autres femmes ? Tu as sa bénédiction ? » C’est là que la conversation prend un tour assez confus, entre réponse où le poisson n’est plus noyé mais carrément jeté dans la cuvette des WC, et rebuffade pure et simple.


La dictature du plaisir (de certains)

Les serial trompeurs sont toujours enjôleurs. C’est dans leur ADN de (se) convaincre que leur plaisir prime sur la satisfaction des femmes qui font partie de leur vie. On ne parle pas ici de relations affectives où tout le monde a voix au chapitre dans la liberté et l’autonomie de chacun.


Rien ne se discute, il n’y a pas de consensus. Tout est unilatéralement imposé, si possible avec un degré de dissimulation maximal pour éviter les conversations difficiles. L’homme infidèle à répétition n’est pas dénué de compassion ni de valeurs morales. Mais c'est toujours sa jouissance et sa lâcheté qui prennent le dessus.


Liberté pour soi, conséquences pour les autres

C’est la relation old school par excellence. L’homme jongle tant bien que mal entre sa légitime, garante de sa stabilité affective, et des relations de passage, éphémères pour la plupart et majoritairement instables pour les autres.


Des sentiments amoureux de long terme se nouent parfois, dont le monsieur ne parvient pas à se dépêtrer. Parfois également, un autre foyer se crée un peu son insu, et un ou plusieurs enfants sont conçus avec une ou plusieurs maîtresses.


Souvent cependant, des interruptions de grossesses ont lieu dans la discrétion, voire la honte, pour les dames concernées, qui n’osent pas ébruiter la chose sous la pression morale du monsieur. Car l’infidèle en série prend rarement la responsabilité de sa contraception et de sa santé sexuelle. Outre les éventuels accidents conceptionnels, il n’est pas rare qu’il refile des IST à sa femme et ses partenaires extraconjugales, qui sont supposées, elles, s’autostériliser chimiquement et accepter stoïquement la prise d’antifongiques et autres antibiotiques contre des affections génitales qu’elles croyaient d’un autre temps.


Cette mise en danger de la santé de l’entourage a lieu dans un brouillard digne de ces messieurs syphilitiques déresponsabilisés du 19e siècle. On pointait alors du doigt le manque d’hygiène de leurs illégitimes, au lieu de les mettre eux face à leurs responsabilités, puisque c’était eux qui choisissaient la multiplicité.


Rien n’a vraiment changé. Il en va de l’infidélité comme de la charge mentale de la contraception : ce sont celles qui sont les moins concernées qui en payent le plus lourd tribut.


Irresponsabilité affective

Il arrive à tout le monde de tomber amoureux(se) alors qu’on entretient déjà une relation. C’est la vie. Il est également fréquent que les plaisirs et désirs de chacun ne soient pas pleinement satisfaits au sein d’une relation exclusive. Par ailleurs, bon nombre d’entre nous font le choix de l’asexualité ou voient avec tendresse et apaisement leur relation de long terme muter en autre chose de moins charnel mais de plus profond et durable.


Tout est possible et rien n’est inacceptable. Mais le consentement de tous est la clé.


La moindre des choses ne serait-elle pas que les modalités de chaque relation affective fassent l’objet d’une discussion ouverte et candide entre toutes les parties concernées ?


Non. On préfère baiser pour acquérir et posséder, pas pour aimer. Et surtout on convainc que quelque chose cloche chez les autres alors que le bât blesse dans cette vacuité que l’on ne parvient pas à combler chez soi.


Je reste convaincue que l’amour et l’affection ne sont possibles qu'en causant le moindre tort à l’autre.


Si cela fait de moi une oie blanche qui ne comprend rien à l’amour moderne, fine by me.

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