Comme pas mal d’êtres humains vivant dans ce siècle turbulent, numérique et chahuté, je suis une grande impulsive procrastinatrice, avec toute la contradiction que cela implique.
Je perds un temps dingue à ne pas faire ce que je devrais absolument m’atteler à accomplir. Reprendre des cours de néerlandais. Monter cette p… d’étagère Ikea. M’épiler le maillot. Perdre mes 20 kilos en trop. Aspirer ma voiture dégueulasse. Remplacer mes lunettes tordues. Me couper les ongles des pieds. Faire des squats tous les matins. Aller au cours de yoga régulièrement. Lire les livres que j’achète. Faire cette formation pour enfin utiliser mes fleurs de Bach achetées à prix d’or. Me reconvertir histoire d’enfin gagner ma vie décemment.
Il y a un an et demi, j’ai pourtant décidé de faire un saut de classe olympique. À 39 ans, sans aucun avis ni soutien amical et familial, je me suis rendue toute seule comme une grande dans un centre de PMA bruxellois pour demander s’ils accepteraient de m’aider à avoir un deuxième enfant sans papa. Et sans trop traîner car on ne rajeunit pas ma petite dame.
Je suis belge et chez moi, la PMA est ouverte à tous. J’y suis allée, j’ai demandé, on m’a accueillie à bras ouverts et la machine était lancée. Un mois plus tard, j’étais enceinte. The rest is history, comme diraient les Angliches. Je m’étendrai plus avant sur cette aventure dans un futur billet.
Dans la vie, il faut savoir se lancer. Dans la même veine, je me suis décidée sur un coup de tête à tatouer l’entièreté de ma jambe gauche alors qu’au départ j’étais partie sur une cheville ou un mollet. Après tout pourquoi pas ? Même pas peur (enfin si, quand même un peu) et même pas mal (enfin si, quand même beaucoup).
Il n’en demeure pas moins que malgré mon audace « légendaire » sur bien des sujets, un aspect de ma personne demeure extrêmement pleutre et pas franc du collier pour un sou.
Depuis que j’ai appris à déchiffrer les panneaux de signalisation en secret à 5 ans, j’ai toujours voulu devenir écrivaine. Je n’exagère pas le moins du monde. J’écris depuis que je sais écrire. Des histoires, des rédactions, des dissertations, des discours, des poèmes, des contes, des chansons, des éloges funèbres, des listes, des missives interminables, des lettres d’amour déchirantes, des courriers de plainte, des sms incendiaires, des courriels longs comme le bras…
L’écriture, c’est toute ma vie et en même temps je n’en ai jamais fait grand-chose de constructif, à part traduire et corriger les mots des autres.
À 40 ans, je n’ai jamais rien écrit « à moi », « en vrai ».
Alors j’ai décidé de prendre mon courage à deux mains et de (re)commencer à écrire comme quand j’avais 10 ans. Des trucs, des machins, des machintrucs.
Un blog, pour être plus précise. À l’ancienne.
Un « dear diary moment » prolongé pour me refaire la main.
Parce que quand on arrive à fabriquer un bébé toute seule et à se faire tatouer un dragon japonais aussi facilement que si on allait acheter un kilo de pommes au marché, on peut prendre le risque d'abattre ses cartes et de s’exposer à la critique.
Le secret ? Le prendre à la légère. Du moins en apparence…
Soyez les bienvenu.e.s sur ce blog profondément imparfait, comme son autrice.
Son unique vocation, et mon unique espoir, est de vous distraire à l’occasion.
Bisous.
Valérie
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