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  • Photo du rédacteurValérie Gillet

L'habit, la nonne, tout ça



Il y a quelques années, ma fille a pris cette photo.


Je me suis trouvée obèse.


Sur le papier, c'est le cas : mon IMC est supérieur à 25 depuis 2000 et à 30 depuis ma 2e grossesse.


Un IMC entre 25 et 33 comme c'est mon cas depuis ma vingtaine, en tenant compte du fait que je suis relativement grande (1m70) et proportionnée, c'est :

-Une taille 40-42-44 (44 enceinte)

-Une masse musculaire de plus de 50%, parce que je fais une dizaine d'heures de sport par semaine depuis mes 12 ans (j'en ai 43)

-Trop de graisse (mais pas intra-abdominale)

-De l'hypertension sous contrôle et des check ups cardios annuels

-Des prises de sang impeccables : zéro diabète, tyroïde, cholestérol, carence.

-Des articulations hyperlaxes avec quelques blessures de sport dans la trentaine

-Une hypervigilance médicale.

-Des médecins qui ne me parlent que de mon poids alors que je vais les consulter pour tout autre chose.


Être en surpoids, c'est les femmes comme Lizzo, qui sont faciles à stigmatiser.


Puis l'obésité médicale, c'est aussi moi.


Alors je sais que j'ai des "kilos en trop", mais dès que je mets un pied dans un cabinet médical, on me propose n'importe quoi pour les perdre : me mettre non stop sous antidiabétiques pour perdre 15kg alors que je n'ai pas de diabète, me proposer le jeûne intermittent de 18h à midi alors que je danse 2h tous les soirs, me dire "la banane, oui, mais seulement la moitié" alors que je fais 10h de sport par semaine ou me conseiller de gratter le beurre sur mes cracottes...


C'est quoi, exactement, l'expertise médicale des pros de la santé face à ce fameux IMC auquels ils ne comprennent rien?


De plus en plus, je me rends compte que les soignant.e.s projettent leurs propres désordres alimentaires et leur vision de la minceur sur leurs patientes. Et ne parlons même pas des diététicien.ne.s, nutritionnistes, coachs alimentaires et autres rééqulibreurs gourous de la bouffe propre qui s'en mettent plein les poches en faisant croire aux femmes qu'en perdant des kilos, non seulement elles seront plus heureuses et épanouies, mais elles ne les reprendront jamais.


Or, je n'ai jamais fait un seul régime de ma vie (et j'en ai fait des tonnes depuis mes 15 ans) sans reprendre tous les kilos perdus.


Jamais.


La santé, c'est essentiel.

Être en bonne forme physique et faire de l'exercice également.


Mais cela n'équivaut pas forcément à être mince... à tout le moins pas à toutes les étapes de la vie de femme. Et cela ne nécessite pas de payer le prix fort, au sens propre comme au figuré, et d'être sigmatisé.e pour une valeur statistique qui ne correspond plus à rien en 2022.


Alors, la prochaine fois que vous voudrez vous fendre d'un "conseil avisé" à votre collègue un peu enrobée comme moi ou à votre belle-soeur qui vient d'avoir un bébé, abstenez-vous. Elle a juste besoin de se sentir bien dans sa peau pour prendre soin d'elle avec bienveillance.

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